Si je l'eus su

Au Fil des Mots..

Si je l'eus su 

Bien après ton départ,
l’écho de tes éclats de voix
résonne toujours,

ici et là... Dans le silence épars.

Par-ci,
par-là,
je m’avance à petits pas
de par la conscience de ton absence,
mais rien ne va…

Car ici et là,
les murs étouffent de ta présence,
comme si, de-ci, de-là, rien,
 rien, ne pourrait jamais s’effacer.

Et déjà, sur la glace lasse de tes farces,
s’efface la grimace sans dessus ni dessous qui s’encrasse

de-ci, deçà, de-là,

dans un reflet brisé par le regard hagard
de mes yeux gonflés de ces larmes,
qui tordent le visage
jusqu’à le rendre méconnaissable.

Je ne sais si tu le sais,
mais aucun si ne laisse le moindre sursis à ces perles folles
qui alarment les yeux de leurs éclats,
rendent le regard flou,
et roulent sur les joues,
pour disparaître

par-ci, par-là,

avant de s’évaporer on ne sait où
et s’éteindre à jamais dans le silence de l’oubli.
Ne soignant pas ainsi des soucis de la vie,
mais vidant le cœur de son agonie,
le brûlant de toute son énergie,
jusqu’à ce qu’il s’affaisse,
et que tout cesse,
jusqu’à la prochaine rafale
de ton monologue désarticulé
que tu te plairas de faire éclater,

je le sais...


et qui défigurera ma face de larmes
sans que l’on s’y trompe
dans l’ombre de la pénombre de la bougie qui claire
et dont la flamme s’affole au rythme d’un souffle invisible.

Et...

Si je l’eus su…
Mes yeux j’aurais clos pour ne jamais avoir à voir ce que dans tes yeux j'ai vu.

Si je l’eus su…

Si je l’eus su
, mes oreilles j’aurais rabattu pour ne jamais entendre tes mots.
Pour éviter à mon âme la peine de ne plus reconnaître le vrai du faux
dans tes sommations sans dessus ni dessous

par-dessous le dessus

du dessus du dessous, dans le désordre duquel :
le faux sonne plus vrai que le vrai,
et le vrai moins vrai que le faux qui fait vrai,
et plus faux que le faux
qui fait faux à défaut.

Si je l'eus su, je n'y aurais rien pu.

Tu étais celle qui devait m’apprendre la vie,
mais, quand tu ris de tes cris
alors que je ne fais que survivre ma vie,
dans le sursis de l’explosion de ta folie,

je me dis que ça ne peut pas être ça la vie.


©‎ 2015 - MC

Texte que j'ai écrit à l'occasion d'un atelier d'écriture, et lu lors de la restitution publique à la médiathèque — accompagné à la guitare par Dani Bouillard (animateur de l'atelier d'écriture).

Atelier dAtelier d'écriture poétique
Atelier d’écriture 2014/2015 suivi à la Médiathèque François-Mitterrand de Poitiers et animé par Dani Bouillard...
Mes textes..
J'ai vu
Si je l'eus su
De longues voix d'enfants

 

Depuis la parution de mes 2 premiers livres, 2 autres sont parus et je suis devenue rédactrice web.
Dorénavant, je vous invite à me rejoindre dès maintenant sur mathildechabot.fr. À très vite !
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